Des guides pour la route
On parle beaucoup du Corona, et à juste titre. Au risque d’oublier les autres menaces, les autres crises qui se développent en sourdine, sans plus attirer l’attention : la crises sociale, la crise économique, le dérèglement climatique.
Je vous partage quelques informations de presse glanées ces derniers jours.
L’agence Météorologique mondiale (AMM) lance un cri d’alarme devant le réchauffement climatique constaté depuis 3 ans. Une seule solution, avant un désastre…, réduire la production des gaz à effet de serre. Réduire les émissions de CO2. Il ne suffit pas d’une décision politique ; ni d’accuser les pays plus pollueurs (la Belgique en fait partie !). Cela demande une large adhésion. Avec pour horizon la neutralité carbone pour tous d’ici 2050. Il n’y a pas de temps à perdre ! (LLB 21/04)
Des chercheurs ont cartographié chacun des 220 000 glaciers du monde. Résultat : presque tous les glaciers de la planète fondent à toute vitesse. Si la hausse des températures se limitait à 1,5°C d’ici à 2100, la perte serait réduite de moitié. Autrement dit : c’est grave, mais pas désespéré. Mobilisons-nous ! LLB 06/05
L’Europe lance une plateforme en ligne pour la Conférence sur l’avenir de l’Europe : un outil de participation. Avec 9 thèmes dont : « climat et environnement » ; en 24 langues ! LLB 20/04
Les alertes se multiplient et le danger se précise. Il n’y a plus de temps à perdre. Mais que pouvons-nous vraiment faire devant l’immensité de la menace ? Les grands sommets internationaux sont importants : ils partagent les soucis communs, amorcent des pistes ou des projets intéressants. Mais que c’est lent ! Nous risquons d’être pris de court.
A la lumière de l’encyclique Laudato Si, je vous propose 5 repères :
1° La solution dépend de nous aussi. Chacune et chacun a une réelle empreinte écologique, et donc une responsabilité personnelle. Chacune et chacun doit faire son bilan, et fixer des « objectifs à atteindre ». Sortir de la culture du déchet, du gaspillage inconsidéré.
2° Veiller à travailler en groupes, en associations. Nous avons déjà évoqué bien des possibilités : jardins, services de dépannage et de réparation. Surtout : créer des lieux de solidarité, d’humanité, de partage ; des lieux où il fait bon vivre, ouverts à tous et certainement aux plus démunis.
3° Le problème est vaste. Le pape François nous parle d’écologie, mais il nous parle surtout d’écologie intégrale : c’est une autre façon de vivre, en harmonie et en responsabilité partagée. Harmonie avec la nature, mais aussi avec « l’humanité ». En prenant soin les uns des autres.
4° Il existe une responsabilité intergénérationnelle, avec une terrible question : quelle terre laisserons-nous à nous enfants ? Opposer les générations est une tentation, et une stupidité.
5° Il faut trouver une autre façon de vivre, sortir d’un individualisme mortel, se donner des perspectives. Ecologie et Fraternité se donnent la main. Je ne suis pas seul au monde, j’ai un réseau qui me porte, et je cherche à rejoindre des réseaux de partage, de solidarité, de bienveillance, de fraternité.
Il s’agit d’un vrai nouveau départ pour aller par un autre chemin. Il n’y a pas de GPS pour ce déplacement inédit. Prenez des guides pour la route : l’Evangile et le texte de Laudato Si.
Père Joseph BURGRAFF