Laudato Si 2021-04

Tout est lié

Le Pape François a surpris en publiant son Encyclique Laudato Si. De plus il la présente comme une encyclique sociale, à la hauteur d’autres grands documents qui ont fait date, comme Rerum Novarum. Donc : un document sur la façon de vivre ensemble selon l’Evangile. Aujourd’hui !

Cette Encyclique, qui a déjà 5 ans, ne vient pas de nulle part. Le pape s’est toujours fait remarquer par son souci des pauvres, des petits, des migrants, des réfugiés, des sans-abris. Jusque là, on comprend  et on approuve facilement.

Ce qu’il y a de neuf avec Laudato Si, c’est que le pape met la nature parmi les pauvres qui appellent à l’aide. Comme l’homme blessé le long de la route et que le samaritain va sauver. Cet appel rejoint les préoccupations de pas mal de scientifiques, de politiciens. Il attire l’attention sur les innombrables victimes des dérèglements climatiques. Il rejoint tous les jeunes qui, à travers le monde, demandent qu’on se mobilise pour le climat… parce que leur avenir est en danger. Quelle terre laisserons-nous à nos enfants ? Terrible question !

Mais il ne suffit pas de hurler avec les loups. Il faut faire quelque chose, retrousser les manches, changer, refuser la culture du déchet et du gaspillage, retrouver le sens des responsabilités collectives, entrer dans une vraie conversion, retrouver le lien à Dieu, à la nature et aux autres. Tout se tient, tout est lié.

Pour rester « au niveau des pâquerettes », il est bon de se faire un petit jardin, qui sera un lieu de bonheur et de paix. Mais il est tout aussi important de se retrouver en groupe (quartier, paroisse…) pour lancer des initiatives plus larges : travailler la terre, semer des graines, récolter des fruits et des légumes. Et, pourquoi pas, partager les récoltes : la même dynamique nous fait voir, entendre, comprendre tous ceux et celles qui demandent de l’aide ; souvent nous les croisons sans les voir, ou sans vouloir les voir…

Le moment est venu de faire quelque chose. Chacun à sa place. D’oser sortir des chemins battus. Je vous partage cette information découverte récemment :
À l’aube des années 2010, la Toulousaine Chantal Perdigau entend trouver le moyen de déverrouiller la porte du jardin. La jeune femme, fraîchement diplômée de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) et en recherche d’emploi, constate que nombre de propriétaires avec un jardin n’ont guère le temps de cultiver un potager, et qu’à l’inverse nombre d’apprentis jardiniers ne disposent pas du lopin de terre indispensable. Pousse alors l’idée de mettre en contact ces deux populations. Elle finira par mettre en place un site « offres et demandes », qui compte aujourd’hui pas moins de 6800 membres. Nous mettons en avant le retour à la terre, le bon sens, la proximité, des valeurs qui suscitent de plus en plus d’adhésions, assure Chantal Perdigau. De nombreuses relations s’inscrivent dans la durée, ce n’est pas un effet de mode. Beaucoup de lien social se crée aussi autour des jardins

J’espère que cela vous donnera des idées. Un conseil ? Ne cherchez pas trop loin, ne rêvez pas de choses compliquées ou de projets à l’autre bout du monde. Songez d’abord au petit jardin, puis songez « plus large » que le petit jardin. L’écologie intégrale dont parle le pape François va un peu dans toutes les directions et tous les domaines de la vie. L’essentiel c’est d’avoir ou de retrouver le respect de la vie sous toutes ses formes, et le sens de la solidarité, de la simplicité, du partage.

Il ne s’agit pas de se trouver un nouveau hobby. Mais de trouver une nouvelle attitude face à la Création, face à la nature, face à l’homme, face au pauvre. « J’invite toutes les personnes de bonne volonté à y adhérer, à prendre soin de notre maison commune et de nos frères et sœurs plus fragiles » (Pape François)

Joseph BURGRAFF