Il est ressuscité…!
Il est ressuscité, il a vaincu la mort et les ténèbres. Alléluia… !!! Ce cri de Pâques résonne encore dans nos oreilles et dans nos cœurs. Il est l’expression même de la vie qui renaît en nous, en chacun, chacune d’entre nous. C’est beau de célébrer la vie. C’est beau de se savoir sauvés et surtout de croire que la mort n’aura plus jamais aucun pouvoir sur nous.
Et pourtant les réalités de la mort sont présentes au quotidien de nos sociétés, de nos vies et de notre environnement. Si le Christ est ressuscité c’est pour que la vie fleurisse partout, dans tous les domaines de notre existence. Et l’environnement ne peut être laissé de côté. Il est devenu impératif que l’environnement aussi ressuscite. Que l’homme ressuscite avec son environnement. C’est aussi pour cela que le Christ est sorti (Mc 1,38). La rédemption du Christ concerne l’homme et tout l’homme. Cela veut dire que cela concerne aussi tous les paramètres qui concourent à la bonne vie de l’homme.
C’est l’un des sens que l’on peut aujourd’hui donner à l’écologie intégrale. Celle-ci nous rappelle que tout est lié. Rien ne peut se sauver de manière isolée. La résurrection du Christ ne laisse personne ni rien de côté. Elle prend en compte ce qui vit, tout ce qui peut donner la vie et tout ce qui est pour la vie. Si l’environnement est un canal majeur pour la vie de l’homme, il faut qu’il soit pris en considération. Le pape François nous rappelle que nous sommes en face d’une « seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. » (Laudato Si’, n°139). Tout est lié. Et ce n’est pas un seulement un fait. C’est une réalité intrinsèque qui unit tous les êtres vivants (humain, animal, végétal et autres). Cette réalité nous rappelle le devoir impérieux de pratiquer une écologie intégrale. Il est question d’agir non pas uniquement pour l’homme et l’environnement mais aussi agir sur tous les plans de la vie: spirituel, personnel et collectif.
Si la résurrection du Christ est symbole d’une vie nouvelle pour tout l’homme, la nature et l’environnement ne peuvent rester en dehors de ce processus de rédemption. Et si l’homme estime qu’il peut mener une vie nouvelle en reléguant au second plan l’environnement, il est certain que la Pâques que nous célébrons n’est plus celle du Christ vivant mais celle de ceux qui ont opté pour l’égoïsme et la culture de la mort. Il est plus qu’impérieux d’écouter la clameur des pauvres et les cris de la terre. N’est-ce pas aussi cela la résurrection du Christ ? Se mettre à l’écoute afin de faire revivre la vie là où elle a été perdue. Les conséquences du réchauffement climatique ont des implications dans tous les domaines, tout comme la pandémie du coronavirus a touché tellement d’aspects de notre vie. Il est donc indispensable de réfléchir et agir tous azimuts, c-à-d intégralement.
La résurrection du Christ nous conduit à maintenir ces liens et à les entretenir pour une vie riche dans l’abondance de sa grâce, dans l’abondance de l’amour et de l’espérance. Puisque le Christ est ressuscité, le cri de victoire ‘Alléluia’ ne peut plus nous permettre de vivre de manière désintéressée. Il nous fait prendre soin de la vie, de la vie de l’homme et de son milieu écologique. C’est aussi cela la Pâques. Si le Christ est ressuscité c’est pour que tout ressuscite avec lui.
Alain Boubag