Et maintenant la guerre …

Et maintenant la guerre …

 

Nous allons être habitués à vivre aux rythmes des différentes guerres qui se succèdent dans nos sociétés et dans le monde. Après avoir déclaré la guerre au virus du corona, nous voilà à présent en pleine guerre en Ukraine. Une guerre contre nous-mêmes et nos milieux de vie, notre environnement.

Les guerres emportent des vies humaines et laissent derrière elles un désastre environnemental.

Les terres de Nagasaki et Hiroshima (1945) sont restées à jamais marquées par les dégâts causés par la bombe nucléaire.

L’Ukraine reçoit actuellement de nombreux d’obus, dont quelques-uns n’exploseront probablement pas et resteront enfouis dans ses terres. S’ils ne sont pas ramassés, ils finissent par se dégrader dans la terre et contaminer les sols. Les obus enfouis dans le sol contiennent de l’arsenic, du mercure et des sels de perchlorates, qui sont des  substances particulièrement toxiques. De plus, les pluies de bombes qui s’abattent sur l’Ukraine vont rendre les terres infertiles: le conflit dans le sud du Liban en 2006 a rendu la terre inexploitable pour une durée encore indéterminée.

Les obus et les bombes ne sont pas les seuls résidus des guerres. Au Vietnam (1964-1975), les États-Unis et leurs alliés ont massivement utilisé « l’agent orange », un défoliant, herbicide qui fait tomber les feuilles des arbres, dont la toxicité aurait détruit 14% des forêts du Vietnam méridional, mais aussi provoqué des malformations, des maladies de la peau et des cancers sur 2 à 5 millions de personnes (Guerres & Histoires, août 2012).

La guerre en Ukraine est en train de prendre des tournures de plus en plus violentes avec parfois des combats dans les tranchées par les militaires et les civils pour défendre leur patrie. La destruction délibérée de l’environnement peut donc constituer une stratégie militaire lorsque les ennemis trouvent refuge dans les écosystèmes naturels. Cette stratégie est connue sous le nom d’ « écocide ».

La guerre induit aussi le problème des déplacements de population. La plupart du temps, lorsque les populations migrent, elles se retrouvent concentrées dans des zones où les ressources naturelles sont insuffisantes pour satisfaire un tel afflux. Ainsi, 850 000 personnes ont fui les massacres du Rwanda en 1994 pour se réfugier près du parc national des Virunga (République Démocratique du Congo), très riche en biodiversité. Ceci aurait conduit à la destruction de 300 km² de forêt en seulement quelques années. Les modifications qu’entraîne le changement climatique dans certaines régions géographiques poussent les populations à se déplacer en nombre, ce qui rend plausibles de futurs conflits pour la possession de terres.

La guerre entraîne donc le recours massif à des produits hautement toxiques pour l’homme et l’environnement. La guerre n’épargne ni l’homme, ni son environnement. Alors, comme le disait le pape François, lors de l’Angélus du dimanche 27 février 2022, « Que les armes se taisent… Celui qui fait la guerre oublie l’humanité. Je le répète : que les armes se taisent! Dieu est avec les artisans de paix, pas avec ceux qui utilisent la violence.»

L’environnement continue de subir les affres de la barbarie humaine. Il est temps que la raison et la conscience humaines prennent le dessus sur les considérations partisanes qui enfoncent les pauvres, les innocents et les personnes de bonne volonté.

Un monde qui se retrouve avec un environnement toxique et pollué constitue un véritable danger pour l’avenir de l’humanité et des générations futures.

Si la Paix prend soin de l’environnement, l’environnement garantit à l’humanité la paix des Esprits.

 

Alain Boubag