La crise environnementale et le parcours du migrant

La crise environnementale et le parcours du migrant

 

Ce mois de septembre est riche en événements d’Eglise avec la célébration de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR) ainsi que la célébration du temps de la Création. C’est durant cette période de l’année que nous nous rappelons de manière particulière que Dieu prend soin de la Création (cf. Ps. 56, 11 ; Ps. 107, 5).

En effet, la 107ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié sera célébrée ce 26 septembre 2021. Elle aura pour thème : « Vers un ‘nous’ toujours plus grand.» Il s’agit de bâtir un ‘nous’ qui prenne soin de notre maison commune. « Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste. Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas “les autres”, mais plutôt un “nous” ! » (Pape François).

Les migrants et les réfugiés sont souvent les conséquences des crises politiques, économiques et sociales. L’on oublie très souvent que la crise environnementale a aussi créé et occasionné un flux de réfugiés et de migrants au travers des catastrophes climatiques qui poussent certaines populations à abandonner leurs terres. Les facteurs climatiques sont souvent la cause de la migration locale et mondiale indépendamment de la nature et de la gravité des changements climatiques mondiaux. Dans les pays en développement, la sécheresse a rendu de vastes étendues de terres non arables et peu productives, forçant les populations à émigrer vers les villes où les emplois sont rares et la nourriture de plus en plus chère. La migration est alors la seule solution viable. C’est ainsi que les problèmes liés aux changements climatiques ont suscité une migration internationale.

Les changements environnementaux et les catastrophes naturelles ont toujours été des principaux facteurs de migration. Cependant, les prédictions pour le 21e siècle concernant le changement climatique indiquent qu’un plus grand nombre d’individus ont prévus de se déplacer alors que les catastrophes dues aux conditions météorologiques telles que les précipitations et températures extrêmes deviennent plus fréquentes et plus intenses (GIEC, 2014), et que les changements climatiques influent sur les moyens de subsistance.

L’élévation du niveau des mers, la sécheresse grandissante sont autant de facteurs qui créent et occasionnent des migrants environnementaux ou climatiques.

Construire et établir des digues ne suffit plus aujourd’hui. D’autres solutions émergent, pérennes et fondées sur la nature: la renaturation, la végétalisation des dunes et falaises, la plantation de mangroves et la restauration corallienne.

La renaturation permet de soutenir la résilience des villes et villages.  On considère que le sol est imperméabilisé lorsqu’il est recouvert d’une surface étanche comme du béton par exemple. Renaturer le sol consiste alors à enlever cette couche étanche pour ramener de la pleine terre et retrouver un sol suffisamment fertile pour y planter des arbres ou des végétaux. Il ne suffit donc pas seulement d’enlever la première couche mais de veiller à ce que la surface soit connectée avec la nappe phréatique en passant par un sol continu, vivant et abritant de la biodiversité. Les maîtres mots pour contrer les changements climatiques sont l’anticipation et l’adaptation

Quant à la sécheresse, il sied de suivre facilement quelques pistes pour l’éradiquer. Il ne s’agit pas de s’attarder sur les effets de la sécheresse mais de voir ce que nous pouvons faire à notre niveau pour contenir ses effets drastiques. Pour les usages domestiques, cela passe par des gestes éco responsables : prendre une douche plutôt qu’un bain, réparer toute fuite d’eau sans tarder, installer des équipements sanitaires économes en eau, limiter la consommation de produits dont la fabrication demande beaucoup d’eau…

Pour les usages agricoles, cela passe par un changement des pratiques d’irrigation, un choix de cultures moins gourmandes en eau.

Pour les usages industriels, cela passe par une amélioration des modes opératoires, plus économes en eau.

Pour les collectivités, cela passe par l’entretien des réseaux et la réparation des fuites ainsi que par la collecte des eaux pluviales pour l’arrosage des espaces verts et des terrains de sport.

En ce mois de septembre, consacré aussi au Temps de la Création, il est de la responsabilité morale de chacun de veiller sur cette maison commune et de la protéger de toute dégradation comme aime à le rappeler le Pape François.

Alain  Boubag