Un « marathon de prière » au mois de mai pour la fin de la pandémie
Le Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation annonçait le 21 avril dernier le désir du pape François de consacrer ce mois de mai 2021 à un marathon de prière pour lutter contre la pandémie actuelle.
Le pape François a choisi comme thème de ce marathon de prière: « L’Eglise priait Dieu avec insistance.» (Ac 12, 5 – Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance). Le livre des Actes des Apôtres met en lumière les débuts de la communauté chrétienne après la résurrection du Christ et sa montée vers le ciel. Dans l’extrait choisi, il est question de l’arrestation de Pierre par le roi Hérode Agrippa. Le texte souligne que tous les membres de la communauté chrétienne se mettent à prier pour lui. La nuit avant sa comparution, Pierre est délivré par un ange alors qu’il était enchainé et surveillé par deux soldats. C’est donc un témoignage probant que la prière peut réaliser d’énormes choses et qu’elle peut délivrer les hommes des situations difficiles et compliquées.
Cette pandémie constitue une parfaite occasion pour notre humanité de revoir certaines habitudes et modèles de vie par rapport à notre environnement. La prière pour la libération contre les forces du mal commence par un regard sain sur notre manière d’entrer en contact avec notre environnement qui gémit sous le poids de notre indifférence et égoïsme. Le pape François insiste sans cesse sur la nécessité d’une attention écologique qui pose sans cesse les questions fondamentales du sens même de notre existence. Les premières communautés chrétiennes ont prié avec insistance pour la libération de Pierre. Il nous faut aujourd’hui prier avec insistance pour la libération de notre maison commune qu’est la terre. La prière est certes une libération si seulement les mots et les vœux sont suivis d’actes concrets et pratiques. Et notre Dieu prend en considération les actes que nous posons en vue d’un horizon et d’un avenir meilleurs. Et un avenir paisible pour les générations futures. Le respect à l’égard de l’environnement consiste à se poser des questions essentielles de notre vie : quelle est ma place sur cette terre ? Que laisserai-je aux générations qui vont me suivre ? Qu’est-ce que la vie et la mort ? Pourquoi vaut-il la peine de prendre des risques et de lutter ? Ces questions appellent des réponses pratiques et simples qui peuvent donner sens à notre vie de tous les jours et à celle des autres. Et c’est cela la prière qui libère. Un robinet qui coule, que je prends le temps de bien refermer. Des lampes allumées dans les pièces vides, que je prends le temps d’éteindre. Des ordures, des poubelles que je prends le temps de déposer aux endroits indiqués et recommandés. Ce sont ces petits gestes qui constituent l’attention écologique et qui conduisent l’humanité à avoir un bon sens à l’égard de la création.
Nous sommes créés co-créateurs avec Dieu et la responsabilité morale de maintenir la création dans un bon état, incombe aux êtres humains. La prière de l’Eglise qui monte vers Dieu avec insistance, ne saurait se passer du soin impérieux et urgent dont l’environnement a besoin aujourd’hui. Pourquoi lutter ? Parce qu’il y va de la survie de tous les êtres vivants, du genre humain, animal et végétal. L’attention écologique, selon le pape François, ce ne sont ni de gros mots ni de gros discours. C’est une attitude de vie qui est respectueuse de tous les êtres vivants et de mon milieu de vie. Prier avec insistance alors que la nature, reflet de la beauté créatrice de Dieu n’est pas respectée, est un non-sens. A nous d’adopter de petits gestes qui vont construire et assainir notre environnement en souffrance.
Alain Boubag