Une économie écologique
L’économie écologique (EE), encore un concept nouveau ? Pas vraiment car il fut déjà évoqué fin des années 60 et début des années 70 (Vivien, 2016).
L’EE s’emploie à appréhender les écosystèmes, la nature et la biosphère dans leurs spécificités tout en privilégiant un domaine transdisciplinaire. Ce n’est pas une sous- discipline de l’économie ou une sous-discipline de l’écologie, mais une discipline-charnière entre non seulement l’écologie et l’économie, mais aussi la psychologie, l’anthropologie, l’archéologie. Elle étudie les interactions entre économie et fonctionnement biophysique de la terre dont l’économie dépend.
Le pape François, n’utilise pas directement ce concept dans son encyclique mais il insiste plutôt sur l’écologie intégrale, environnementale, économique, et sociale. La complexité de la situation actuelle implique un regard analytique de l’EE qui porte un regard particulier sur la la production durable, le commerce équitable, la consommation éthique, les investissements éthiques, le désinvestissement des combustibles fossiles et de toute activité économique nuisible à la planète et aux personnes, l’investissement dans les énergies renouvelables, et des problèmes similaires.
Après l’objectif n°1 le cri de la terre et l’objectif n°2, le cri des pauvres, le 3ème objectif, avec l’EE, pourrait s’astreindre à promouvoir les économies suivantes :
Une économie pour le bien commun.
Le bien commun comme valeur au-dessus des activités liées au capitalisme sauvage.
Une économie sociale et solidaire.
En responsabilisant au maximum les citoyens pour une vraie prise de conscience de la question climatique. Les efforts des uns et des autres peuvent déboucher sur l’amélioration des conditions de vie économique, sociale, culturelle, politique et environnementale.
Une économie pour la ‘santé planétaire.’
« Une relation saine avec la création est une dimension de la conversion personnelle globale, qui implique la reconnaissance de nos erreurs, nos péchés, nos fautes et nos échecs, et conduit à une repentance sincère et au désir de changer » (LS, 218).
Une économie intégrative avec une éthique.
Pas seulement de l’économie pour faire de l’économie mais surtout une économie qui se met avant tout au service de l’humain et de son environnement. La reconnaissane du labeur de l’ouvrier est plus importante que le profit et la concurrence démésurée. Oeuvrer à établir des lignes directrices locales éthiques.
Une économie mondiale éco-sociale.
Le développement durable s’inscrit dans la lignée d’une économie mondiale verte et inclusive. « Le développement authentique inclut des efforts pour parvenir à une amélioration intégrale de la qualité de la vie humaine » (LS, 147). S’informer constamment sur l’impact qu’ont les industries d’exploitations ou d’extraction sur l’environnement, et examiner les finances publiques locales en relation avec ces acteurs.
Une économie de l’Avoir ou une économie de l’Être ?
N’est-ce pas là un nouveau modèle pour l’humanité? Le système économique actuel est déterminé par la question : qu’est-ce qui est bon pour la croissance du système ?
La question ne devrait-elle pas être : qu’est-ce qui est bon pour les gens, spécialement les pauvres ???
Conclusion :
L’EE, c’est prendre soin des objets personnels et des objets communs et refréner les achats de biens qui ne sont pas nécessaires.
Abbé Alain Boubag
Doyen
UP Montigny-sur-Sambre.