La pollution plastique … dans nos océans
La pollution environnementale prend de proportions de plus en plus importantes au fil des années. Si l’air est infecté par les déchets et rejets de gaz carbonique (CO₂), les océans ne sont pas épargnés.De nombreux appels, non encore pris en compte, sont lancés depuis des décennies pour mettre fin à ce fléau, ou tout au moins le réduire.
La pollution plastique se définit tout simplement comme l’élimination, le rejet ou l’abandon de matières plastiques dans l’environnement. Cette pollution est perceptible le long des littoraux et dans les eaux des surfaces, dans les sédiments, les eaux souterraines, l’eau potable et les aliments. Elle est également présente dans les tubes digestifs des animaux.
La pollution plastique a largement dépassé le seuil de concentration en microplastiques requis dans les océans et constitue un véritable danger pour les espèces animales (les phoques moines ou les cachalots de la Méditerranée). Elle menace la productivité, les écosystèmes marins, les récifs coralliens, les mangroves et la planète tout entière.
Il y a environ 11 millions de tonnes de déchets plastiques qui atterrissent chaque année dans les océans. 134 espèces méditerranéennes sont connues pour avoir ingéré du plastique, dont 60 espèces de poissons, les trois espèces de tortues marines, neuf espèces d’oiseaux marins et cinq espèces de mammifères marins (GIEC, 2022). Et en Belgique, dans la mer du Nord, se retrouve en moyenne 3.875 déchets flottants par km² (WWF-Belgique 2023).
La contamination des océans par le plastique semble être une donnée irréversible car les déchets plastiques déversés dans l’océan sont difficiles, sinon impossibles à récupérer. Ils finissent par causer une concentration de micro et nano-plastiques qui impacte gravement les océans. La longévité du plastique dans la nature signifie aussi que l’absorption de micro- et de nano-plastiques dans la chaîne alimentaire marine continuera à s’accumuler et à atteindre des niveaux dangereux.
Un traité mondial sur la pollution plastique est plus qu’urgent. Un traité contraignant au niveau mondial qui prend en compte toutes les étapes du cycle de vie du plastique et propose l’élimination de la pollution plastique marine d’ici 2030. L’une des premières étapes a été d’interdire les sacs en plastique jetables dans les supermarchés depuis 2016 en Wallonie, et 2017 à Bruxelles. Cela doit se poursuivre avec l’élimination des produits plastiques à usage unique comme les couverts, les pailles, les assiettes, les bouteilles d’eau, les gobelets, etc…
Qui a envie que les générations futures voient plus de plastique que de poissons dans les océans ? 350 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. Le plastique détruit la planète, tue les animaux et est source de maladies. Des alternatives existent : carton et autres matériaux recyclables, biodégradables ou compostables.Il faut les privilégier . On peut remplacer le plastique par du papier, de l’amidon de maïs ou de l’amidon de pomme de terre. Même si on remplace en réalité le problème de la pollution plastique par celui de la déforestation ou du manque de ressources alimentaires. La seule alternative efficace et viable pour protéger l’océan, c’est d’en finir avec l’usage unique et d’opter pour le réutilisable. C’est ce que le pape François appelle, faire le choix de l’existentiel (Rome, 2021).
Alain Boubag