La Sauvegarde de la Planète
Le Sommet des dirigeants les plus puissants du monde réunis à Glasgow en ce mois de novembre a décidé de renforcer la lutte contre la déforestation pour freiner l’indéniable réchauffement climatique. La déforestation contribue largement au réchauffement du climat car selon, le World Resources Institute (WRI), les forêts absorbent 30% des émissions de dioxyde de carbone.
Une somme de 19 milliards de dollars va être dégagée pour essayer de sauver 13 millions de kilomètres carrées de forêts. Mais déjà en 2014, une résolution sur la déforestation avait été prise à New York. Elle visait à réduire de moitié la déforestation d’ici 2020 et à l’arrêter en 2030. Cette résolution, qui avait pourtant été signée par 40 gouvernements, est restée sans effets car ces mêmes gouvernements ont privilégié la voie du capitalisme au détriment de la bonne gouvernance.
L’échéance de 2030 ne sera probablement pas respectée car de nombreux hectares de forêts ont encore disparu ces dernières années dont 258.000 km2 principalement au Brésil.
La résolution de la COP 26 à Glasgow, tiendra-t-elle ses promesses quant à l’accélération de la déforestation? Des doutes subsistent.
Une prise en main des populations locales demeure indispensable pour arriver à obtenir les fruits escomptés. L’agriculture, la surexploitation forestière pour l’extraction de bois et la production du bois, l’exploitation minière, l’expansion des infrastructures et les feux de forêt, sont autant d’éléments qui conduisent à la dégradation et à la destruction des forêts.
Pour arriver à juguler le phénomène de la déforestation, il faut structurer l’expansion et le renforcement des réseaux d’aires protégées, veuillez à la restauration de paysages forestiers et favoriser la gestion des forêts par les communautés locales surtout dans les pays les plus pauvres. A ces mesures doivent s’ajouter des pressions pour influencer les législations et politiques gouvernementales en faveur des forêts et aussi des campagnes de sensibilisation citoyenne. Il est indispensable que 50% des forêts du monde soient efficacement protégées ou sous gestion améliorée d’ici 2030 (WWF). C’est une véritable bataille menée contre les multinationales qui n’hésitent pas à exploiter la moindre parcelle de forêt à des fins économiques au détriment souvent de la santé et du bien-être des pauvres populations.
Lors d’une visite apostolique à Madagascar en 2019, le pape François a invité les gouvernements à prendre leurs responsabilités quant à la question de la déforestation. Il exige de chaque gouvernement d’assurer : « son devoir inaliénable de préserver l’environnement ainsi que les ressources naturelles de son pays, sans se vendre à des intérêts illégitimes locaux ou internationaux » (Tananarive, 08/09/2019). Il a dénoncé les feux de forêts, le braconnage, la coupe effrénée d’essences précieuses et les exportations illégales de bois, qui constituent les causes de déforestation à Madagascar. Cet appel s’étend à toutes les nations confrontées à la déforestation sauvage.
Il ne reste plus qu’à l’église à se mettre du côté des populations pour faire barrière à l’exploitation sauvage des forêts à travers le monde.
Abbé Alain Boubag