« Défendre la nature, c’est défendre l’être humain, ce n’est pas un combat secondaire, optionnel à remettre à plus tard.
C’est un combat prioritaire.
Car si la nature peut se passer de nous, nous ne pouvons nous passer d’elle.
Mais le temps presse. »
(Muriel Douru, Les petits pas ne suffisent pas – Editions Rustica, Paris, 2021).
Conversion et empreinte écologiques
Notre société d’aujourd’hui s’enfonce chaque jour dans une consommation toujours plus grandissante. Ce style de vie a une conséquence énorme sur notre environnement et sur notre empreinte écologique. L’empreinte écologique est une estimation de la surface terrestre indispensable à l’homme pour qu’il puisse arriver à subvenir à ses besoins. Cette empreinte écologique est en fait une mesure de la pression qu’exerce l’homme sur son environnement. Elle est totalement dépendante du style de vie de chaque personne. Global Footprint Network estime qu’il faut l’équivalent de 10 terrains de foot à un Européen (environ 5 hectares) pour subvenir à ses besoins chaque année. Il en faut deux fois plus pour un Américain alors qu’il ne faudrait que 5 terrains de foot à un citoyen ordinaire soudanais pour cela.
La Belgique est le 5ème pays au monde avec l’empreinte écologique la plus élevée par habitant (Cf. Footprint.org/2020). Cette empreinte écologique en Belgique est répartie de la manière suivante : 20% concerne la nourriture, sa production, son large éventail de traitements (transformation, emballage, stockage, transport); 30% en lien avec le logement au regard de l’énergie utilisée dans les maisons (chauffage, éclairage, appareils électriques et autres…) ; 20% concerne nos déplacements avec la voiture comme principal coupable (les Belges utilisent 7 fois plus de kilomètres en voiture qu’en train pour se rendre sur leurs lieux de travail, les vacances en avion occupent également une place de choix); les 30% restants sont en lien avec les déchets, biens et services et soins de santé.
Si tous les citoyens du monde vivaient comme les Belges, il nous aurait fallu avoir 4.3 planètes. Ceci n’est malheureusement pas possible. A nous d’agir et de nous impliquer dans le processus de régulation de notre empreinte écologique.
Cette situation nous montre à quel point, la nécessité de réduire l’intensité de notre rythme de vie devient une exigence incontournable. L’heure n’est plus à attendre ni à se contenter de certaines estimations mais à agir. Et tout le monde peut agir. Tout le monde doit agir. Comme le dit si bien le pape François, « nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités» (LS 14). De petits gestes, de petites résolutions et des engagements très simples peuvent aider à sauvegarder l’intégrité de notre planète. La pandémie du coronavirus, nous a conduits à être plus attentifs et plus observateurs de notre nature.
Quelques pistes pratiques nous sont proposées pour nous aider à réduire notre empreinte écologique sans trop bouleverser nos modes de vie:
-Achetez des aliments et produits locaux: cela réduit fondamentalement les déplacements et baisse ainsi les émissions des gaz à effet de serre.
-Favorisez les moyens de transports durables et les moyens de transport en commun: pratiquer de la marche régulièrement, du covoiturage. Le transport occupe une place fondamentale dans l’augmentation de notre empreinte écologique.
-Réduisez votre utilisation en eau potable. Plusieurs astuces sont possibles à ce niveau. Prêter une attention particulière à ces robinets qui sont toujours entrain de couler…
-Générez moins de déchets: acheter des sacs portant la mention ‘réutilisable’, boire de l’eau potable du robinet plutôt l’eau embouteillée dans du plastique…bien composter les déchets biodégradables…refuser les sollicitations publicitaires…
-Réduisez votre consommation d’énergie: la possibilité de l’énergie solaire fait son chemin de nos jours….Des gestes simples comme éteindre les lumières, débrancher les appareils ou diminuer le chauffage de votre maison…
-Limitez votre consommation de viande: Limiter la consommation de viande à seulement quelques soirs par semaine….une alimentation à base de plantes contribue à réduire votre empreinte écologique car la production végétale demande moins d’eau que la production de la viande…. Si vous voulez consommer de la viande, pensez à faire des choix locaux ou à vous limiter à 1 ou 2 repas par semaine! Apprenez à connaître les petits producteurs de viande de votre région.
-Recyclez et réutilisez de manière responsable: Avant de jeter quoi que ce soit, se poser la question de savoir si cela ne peut être recyclé ou servir à autre chose…
Ce sont de petits gestes qui peuvent nous aider à réduire notre empreinte écologique et à nous permettre de poursuivre notre conversion écologique. C’est maintenant qu’il faut agir car demain ce sera trop tard.
Alain Boubag.