Le Covid a bon dos…
On n’a pas fini de faire l’inventaire de tout ce que nous avons perdu depuis le début de cette pandémie : contacts limités, isolement, quarantaine, masques… Nous faisons la (douloureuse) expérience du confinement, de l’isolement. Les messages alarmistes qui se succèdent sont alimentés maintenant par les psychologues, car le cercle restreint devient cercle vicieux… Alors, que faire ?
Certains en profitent pour prendre l’air, pour découvrir ou redécouvrir la forêt, la neige, les beaux paysages, la faune et la flore. Ecouter le chant d’une source, ou jouir d’un coucher de soleil. Naïveté ? Ce n’est pas sûr. Saint François d’Assise communiait avec la nature, il parlait avec le soleil, avec l’eau, avec le vent… Il vivait en harmonie avec la nature. La « sagesse du Pauvre François », est une vie toute de simplicité, dégagée de tout superflu, « ruisselant de soleil et de miséricorde » (Eloi Leclerc). C’est au contact avec la nature que François découvre la présence et la bienveillance de Dieu, et la joie toute simple d’une sobriété choisie, élaborée au fil des années.
Ce temps de restrictions peut être le moment de redécouvrir « l’humble chant de la terre », ou encore le frémissement de la vie et de la lumière à travers les troncs d’arbres. Et la présence d’un Dieu de tendresse qui veille et qui se fait du souci quand il voit comment nous gérons la nature.
Ce que je lis dans la presse du 27 janvier m’effraie un peu. Les Nations Unies mettent un lien entre différentes crises : la pandémie actuelle, l’effondrement de la biodiversité, la pollution des mers… Et la conclusion fait froid dans le dos : désormais l’homme façonne la planète, la transforme, et l’abime… Les pays les plus développés sont les plus grands pollueurs. Nous allons à la catastrophe !
Oui, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et il ne suffit pas de s’en remettre à nos politiciens. A nous de les pousser, ou de leur donner des idées… Et les meilleures décisions seront vaines si nous ne changeons pas nos comportements. Une conversion…
Dans le diocèse de Lyon, un diacre (arboriste) organise des promenades à tonalité écologique et spirituelle. Rien à voir avec les balades gourmandes. Ces promenades, organisées sur le thème de la contemplation de la Création, rencontrent un grand succès. Leur organisateur nous les décrit :
La plupart du temps, nous allons à la rencontre de ce qui est vivant au bord du chemin, de son histoire, de sa diversité. Puis, au fil de la balade, des questions plus personnelles et spirituelles émergent. Ces chemins parcourus ensemble invitent à la communion : entre nous, avec la nature, avec Dieu. – Lorsque j’organise une balade, je fais confiance au Seigneur, je me dis qu’il placera sur mon chemin, ici une fleur, là un insecte ou encore un arbre dont je pourrai dévoiler sa vie, sa place et son rôle dans la nature ainsi que sa relation à l’homme. Suivant les balades et les paroisses, je laisse aux demandeurs le choix des temps de partage, de prières. Souvent les mêmes textes reviennent : prière de St François, cantique des trois enfants, prière pour la terre….
Si je vous raconte cela, c’est pour vous donner envier de tenter la même expérience. Vous lancer vous aussi, dans la balade des gens heureux. Il faut arrêter de tourner en rond, ou chacun dans sa bulle, à ressasser peurs et anxiétés liées à la pandémie. Le vaccin ne nous sauvera pas de tout ; Il y a d’autres pistes, et elles sont à notre portée. Il ne suffit pas d’attendre des plans de relance à coup de milliards. Il faut ouvrir les fenêtres. Etre simplement heureux.
L’esprit de confinement, c’est mortel, c’est désespérant… Retrouver un vrai lien avec une nature hospitalière, c’est un réel déconfinement, un branchement sur des sources d’énergie, de gratitude, de paix. Essayez, et vous verrez. Et chantez la balade des gens heureux.
Père Joseph Burgraff