Une goutte d’eau
La crise du Covid n’est pas seulement un mauvais moment à passer… Cela prendra encore du temps. On a l’impression que c’est le monde qui est malade. Et ces quelques mois de pandémie vont certainement laisser des traces. Qu’on le veuille ou non, nous aurons des choses à changer, à revoir, de nouvelles habitudes à prendre, une « distanciation » à respecter. Apprendre à vivre autrement, en partant d’une conviction : le bien commun dépend certes des gouvernants, mais il ne dépend pas moins de chacun de nous. Les consignes les plus judicieuses ne sont rien si elles ne sont pas portées et respectées par tous. Le pape François, dans ses audiences hebdomadaires, reprend « en boucle » le thème : « Guérir le monde ». Il faut trouver le remède contre le virus, mais il faut aussi soigner le grand virus de l’injustice sociale, de l’inégalité des chances… Et il rappelle l’incontournable « option préférentielles pour les pauvres ».
Nous aurons surtout à affronter une autre vague qu’on nous annonce : celle de la pauvreté, celle de la faim. C’est vraiment le moment pour changer et ne pas simplement repartir sur les bons vieux rails rouillés dont nous savons où ils conduisent. Prendre conscience que nous sommes responsables les uns des autres, responsables de la création, responsables d’un monde plus sain, qui vit dans la justice, l’équité et la paix.
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Un constat
Nous avons tous et toutes une empreinte écologique. Et celle des Belges est importante.
Lisez plutôt : Si tous les citoyens du monde vivaient comme les Belges, l’humanité aurait besoin de 4,3 planètes pour subvenir à ses besoins. Le royaume se situe en effet dans le top cinq des plus grosses empreintes écologiques, avec une estimation de 7,47 hectares consommés par habitant, pour 7,11 hectares dans le précédent rapport. A titre de comparaison, la moyenne mondiale se situe à 2,3 hectares et il faudrait (selon le WWF) une planète et demie pour produire les ressources écologiques renouvelables nécessaires au soutien de l’empreinte de l’humanité. Seuls le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Danemark font moins bien que la Belgique. La moitié de l’empreinte belge est due aux émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie dans les ménages et le secteur des transports. (pour les curieux : allez voir le site wwf.be)
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Que faire ?
Mais il ne suffit pas de s’informer. La question est de savoir ce que nous pouvons faire pour polluer moins, pour consommer de façon plus sobre. Pour réduire l’empreinte.
Le mois prochain, je propose de vous suggérer quelques pistes concrètes. Mais j’aimerais que, déjà, chacun et chacune se pose la question et fasse le tour de ce qui est possible pour lui, pour elle. Vous me direz peut-être que ce que nous faisons n’est rien du tout… Ce n’est pas rien, c’est une goutte d’eau, qui a son importance. L’océan est fait de gouttes d’eau.
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Une histoire, pour finir
C’est l’histoire du colibri. « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »